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Tranche de matinée, le Covid-19, ça optimise !

Livraison Chronopost

J’attendais un colis pour aujourd’hui…
9h36, mail : « C’est le jour J, votre colis {Bip} expédié par {Bip} est en cours de livraison. Notre chauffeur prévoit de passer aujourd’hui entre 09h50 et 10h50. »
9h57, mon portable sonne : « Bonjour, c’est le livreur Chronopost, j’arrive, est-ce que vous pouvez m’attendre sur le trottoir, devant chez vous ? »
10h03, la camionnette s’arrête devant moi.
Le chauffeur, ganté et masqué, en descend.
Il récupère le colis par l’arrière, et me le pose sur le trottoir.
Et il le prend en photo (sans moi) afin de remplacer ma signature.
Je lui lance : « Quel drôle de monde ! »
Sa réponse : « Oh que vous avez raison ! »
Et il repart continuer sa tournée qui a l’air plus efficace que jamais.

La pharmacie

De très bonne heure, j’avais envoyé un mail à ma pharmacie pour mes médicaments du mois. Il y a notamment 180 gélules fabriquées par l’officine. D’habitude, il faut que j’attende 15h30 minimum pour récupérer ma « commande ».
9h29, mail de ma pharmacie : « Bonjour, votre ordonnance est disponible. »
Bon, OK, là je n’avais que des médicaments « ordinaires » (j’ai un peu de « stock » pour les plus « sensibles »), mais quelle efficacité !
Je remplis mon « Attestation de déplacement dérogatoire », et décide d’y aller à pied. Ça me fera une marche de 2,6 km en prime…
Dans l’officine, des marquages au sol, avec des barres de « stop » tous les deux mètres, et une boucle à faire pour ressortir.
Une corde pour tenir à l’écart des comptoirs, eux-mêmes protégés par du plexiglas.
Du personnel masqué et ganté.
Tout était prêt dans un petit bac, et la préparatrice — mon pharmacien personnel/attitré ne semblait pas être là — me remet le tout. J’avais amené mon sac (papier) de la dernière fois.
Pour des bricoles « hors ordonnance », je règle en sans… contact !

La boulangerie

Sur le retour, il y a une boulangerie qui avait fait faillite depuis plus d’une année.
Mais un valeureux — ou un suicidaire — a eu la bonne idée de la reprendre, de la refaire à neuf, et d’ouvrir juste avant le Covid-19. Elle est déserte de clients.
J’entre pour une baguette « Bio ». Mais il n’avait que des… boules ! Bon, en même temps, c’est la période pour avoir les boules.
J’opte pour une petite boule à l’épeautre à 2€30.
Je vais pour lui tendre 3 euros en pièces, mais il me montre un trou dans le comptoir.
Et là je découvre un « monnayeur » intégré, avec même une trappe à billets.
Ça fonctionne, mais qu’est-ce que ça fait drôle !
Je sais, c’est plus hygiénique, mais quitte à passer pour un plouc, c’est la première fois que je vois ça dans un petit commerce.
Je lui souhaite bonne chance pour rentabiliser tous ses investissements.


Voilà, c’est pas passionnant, mais ça change de BFM TV ou de LCI.
Et, mine de rien, dans cette ambiance surréaliste, à 11h00, j’avais déjà fait 5 400… pas !

© PF/Grinçant.com (2020)

2 commentaires sur “Tranche de matinée, le Covid-19, ça optimise !”

  1. Avatar photo

    Ici c’est du réel/concret/vécu, alors que les informations des JT des journalistes — qui récupèrent le plus souvent les données à transmettre — sont ventilées directement du producteur/gouvernement au consommateur/citoyen… Les fake news, les menteries/hâbleries que les journalistes aiment à communiquer avec le plus grand nombre d’informations, et ils sont bien contents, le soir venu, d’avoir effectué leur harassante journée de labeur…

    « (…) ce besoin de forfanterie, de hâblerie, de vantardise ingénue, propre à tout soldat(1) qui se respecte. »
    Courteline (Georges Moinaux, dit Georges) 1858-1929, le Train de 8h47, Épilogue.
    (1) Remplacer « soldat » par « journaliste » et vous serez dans la (triste) réalité !

    1. Avatar photo

      Oui, du réel et du simple.
      Avec en filigrane :
      — Un livreur plus que jamais robotisé. Un pourboire n’est même plus envisageable…
      — Une pharmacie qui tourne au ralenti, avec probablement la peur de se faire braquer, non plus pour de la drogue, mais pour quelques masques normalement destinés à la médecine de ville… Ils font « drive », mais ils laissent les clients entrer dans l’officine. La patronne avait l’air « dépitée » que je ne prenne que ça ce mois-ci (son collègue/associé m’avait donné un peu de sérénité/visibilité le mois dernier, avec de grands conditionnements quand celé était possible, mais peut-être que cela n’était que reculer pour mieux sauter).
      — Un boulanger-pâtissier qui va rejoindre son prédécesseur dans la faillite, et de manière probablement plus express. Ce magasin m’a fait penser à un platane en bord de route accidentogène, avec une nouvelle couronne de fleurs qui va apparaitre sur le tronc. Il pourra accuser le Covid-19, mais je n’aurais jamais pris/repris un commerce à cet emplacement. Cela dit, son pain est bon, mais une boulangerie plus proche en fait du meilleur, et mon choix de « soutien » est fait (et il ne pourra même pas quémander une l’“aide” de 1 500 €, puisqu’il n’avait pas de chiffre d’affaires en mars 2019). J’espère que son banquier qui l’a « suivi » sur ce coup (notamment pour financer la caisse automatisée) va s’en prendre (aussi) plein les… miches  !

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