Quelle quiétude à marcher là.
Sur le bord de ce lac.
Artificiel mais bien réel.
Vie autour, vie dedans.
La nature a repris ses droits.
Oiseaux, poissons, mais pas que.
De la beauté pour qui sait observer.
Du bien-être pour qui est réceptif.
De l’énergie pour se ressourcer.
Et des histoires, ou plutôt des légendes.
Notamment celle de ce dauphin.
Qui serait en or fin.
Il aurait été vu, ou aperçu.
Scintillant à la surface de l’eau.
Renvoyant les rayons du soleil.
Il serait long, très long.
Il serait fin, très fin.
Et il se loverait pour flotter.
Il chercherait sa dulcinée.
Celle qui lui tendrait la main.
Pour l’accueillir, le porter.
C’est l’été, et l’eau baisse.
Les berges se font arides.
Libérant des racines, des pierres.
Là, au sol, derrière cette barque échouée.
Il y a quelque chose qui luit.
Comme un anneau magique.
Un instant, je pense à un trésor.
Sorti de son coffre.
Noyé au fond de ce lac.
Mais cela semble pure pacotille.
Tant au poids qu’à l’aspect.
Sans même y trouver de poinçon.
Toutefois, l’objet a du charme.
Et il présente même une belle patine.
Cela ressemble à de l’or et pas à du platine.
Je le manipule respectueusement.
Identifiant une tête, puis une queue.
Un peu comme une sirène silencieuse.
Il s’agit bien d’un dauphin.
Simplifié, stylisé, accessoirisé.
Une sorte d’offrande en belle légende.
Je le pose là, sur cet accastillage patiné.
De cette barque elle aussi en attente.
Et puis je m’en vais respectueusement.
À la recherche d’une autre croyance.
D’une autre légende.
Celle de la dulcinée du lac.
Vignette : « Barques en attente d’une légende » © PF/Grinçant.com (2016)
© PF/Grinçant.com (2016)
Un billet en rapport :