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Faites confiance à votre pharmacien

Faites confiance à votre pharmacienEntrée dans la pharmacie.

– Bonjour, je voudrais une boîte d’ibuprofène, en générique.

– En 200 mg ?

– Oui.

Elle se retourne et prend derrière elle une boîte colorée.

– Euh, la dernière fois, ça n’était pas une boîte comme celle-là, elle était blanche.

– C’était du générique ?

– Oui.

– Ben ça devait être d’un autre labo.
Nous n’avons que ça.
Ça vous fera 2,50 euros.

Comme une impression de se faire couillonner.
De mémoire, le prix était inférieur.

De retour au domicile, levée du doute.

Ibuprofène Mylan, acheté voilà 3 semaines, 2,12 euros.
Et il y avait une vignette blanche, garantissant le prix.

Celui-là, Ibuprofène Biogaran conseil.
Pas de vignette, pas de prix sur l’emballage.

De boîte à boîte, 17,92 % plus cher !

Le Mylan est « enrobé », rouge.
Le Biogaran est « pelliculé », blanc.
On s’en fout, mais bien des patients doivent s’y perdre.

Ah si, un détail important !

Dans la boîte Mylan, le moins cher, il y a 30 comprimés.
Dans le boîte Biogaran, le plus cher, il n’y a que 20 comprimés.

De boîte à boîte, de générique à générique…
D’ibuprofène à ibuprofène…

Ibuprofène Mylan / Ibuprofène Biogaran conseil

Le Mylan coûte 0,07067 € par comprimé, soit 353 € le kilo d’ibuprofène.
Le Biogaran coûte 0,125 € par comprimé, soit 625 € le kilo d’ibuprofène.

Le Biogaran a donc coûté 77 % plus cher !

Faites confiance aux génériques…
Faites confiance aux pharmaciens…
C’est dans l’intérêt du patient/client qu’ils disent…

Au fait, les deux boîtes ont été achetées dans la même pharmacie !


PS : attention, la boîte de 30 comprimés Mylan est la version « remboursable à 65 % »
Mylan distribue aussi une version « Non remboursé – Prix libre », avec seulement… 20 comprimés !
Le monde de la pharmacie est décidément un monde merveilleux.

Addenda du 18/07/2013 : La production annuelle d’ibuprofène s’élèverait à environ 13 000 tonnes (chiffre 2005).
Au prix de vente intermédiaire de 353 euros le kilo, cela assurerait donc un chiffre d’affaires de 4,589 milliards d’euros pour cette seule molécule, pour un coût de revient probablement très faible, la molécule ayant été découverte par la société Boots dans les années 1960, elle est maintenant produite par synthèse industrielle.

Illustrations : Vignette ibuprofène Mylan & Photo des boîtes Mylan et Biogaran par PF/grinçant.com

© PF/Grinçant.com (2013)

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19 commentaires sur “Faites confiance à votre pharmacien”

  1. Avatar photo

    De toute façon, le seul argument qui pourrait EVENTUELLEMENT être valable, et encore, c’est la notion de « conseil ».
    Par rapport à la vente en parapharmacie E.Leclerc par exemple.
    Et encore. Si les vendeurs parapharmaciens sont des docteurs en pharmacie (comme en pharmacie, je généralise ce sont parfois des préparateurs mais on se comprend) il n’y a pas de raison que les conseils ne soient pas là.
    Oui, tu te fais entuber quand tu achètes du médoc. sans prix libres. Point.

    1. Avatar photo

      Le problème n’est même plus le « sans prix libres », puisqu’ils le sont justement, libres, sur les génériques dont nous parlons.
      Le seul cas où le prix est bloqué, c’est lorsqu’il y a remboursement possible par la Sécu (présence d’une vignette).

      Ce qui est hallucinant, c’est de voir le détournement qui est fait par les labos et les pharmaciens sur tous les médicaments déremboursés, en vente libre.

      Dans le cas du billet, la pharmacie se comporte comme le plus vulgaire des commerçants, en ne privilégiant que son intérêt commercial.
      Le conseil, c’est aussi sur le rapport qualité/prix, et là, zéro pointé.

      Les pouvoirs publics laissent faire et ont même contribué à la mise en place de ce système et des abus qui l’accompagnent.

      Je ne suis pas certain que la vente en parapharmacies/GMS soit d’un quelconque effet sur ces dérives.

  2. Avatar photo

    Un pharmacien est un commerçant et le but de tout commerce est de faire du bénéfice.

    Alors ne soyez pas étonné outre mesure.

    A nous d’être vigilants !

    Il y a un point qui me dérange plus, c’est le problème des génériques : il semble que de nombreux génériques ne soient pas aussi efficaces que la molécule originale.

    Si la molécule active est la même, les excipients utilisés ne le sont pas et modifieraient l’action du médicament.

    Comme beaucoup, je prend des médicament et je demande l’original. Je ne vois pas l’économie que je pourrais faire réaliser à le « sécu » quand les boîtes sont au même prix au centime prêt !!!

    En effet, beaucoup de laboratoires ont baissé le prix de leurs médicaments quand ceux-ci sont tombés dans le domaine public.

    1. Avatar photo

      Le patient/client ne peut pas être au courant de toutes ces salades.
      Entrer dans une pharmacie, c’est entrer dans une jungle des mauvaises pratiques commerciales.
      Alors, être vigilant…

      Les génériques sont différents en de nombreux points du « princeps » : taille, forme, couleur, sécable/non sécable, emballage, conditionnement (nombre de pilules/gélules/ml), excipients, et même la quantité du principe actif peut varier !
      Bref, encore une belle embrouille, avec les autorités sanitaires et les politiques en plein milieu.

      « quand les boîtes sont au même prix au centime prêt »
      Vrai, mais pour les génériques, on peut arriver à des prix beaucoup plus élevés, notamment par le biais du conditionnement, la preuve dans ce billet.
      Et l’exemple est celui d’un médicament à faible prix (au comprimé), mais c’est valable pour d’autres, beaucoup plus chers.

    2. Avatar photo

      Bonjour,

      J’aimerai réagir, ayant deux parents en officine, la leur.
      C’est comme pour tout, il y a des bons et des moins bons. Il ne faut cependant pas généraliser.
      D’ailleurs, une officine n’est pas un commerce. Les pharmaciens engagent leur responsabilité, bien que le médecin fait l’ordonnance.

      Pour ce qui est des génériques, l’état impose aux pharmacies d' »écouler » des stocks de générique, avec un ratio minimum assez élevé, donc même si le client veut la substance d’origine, le pharmaciens se met dans la merde.

      En revanche, je vous rejoins sur le point que certains pharmaciens sont de vrais voleurs, mais c’est comme tout, on ne reste pas chez un médecin qui vous garde 3 minutes pour 30 euros …

      1. Avatar photo

        Oui, mais il vend aussi des « génériques » faits (par les labos) pour faire du fric.
        C’est l’exemple de l’ibuprofène où la véritable arnaque est le nombre de comprimés par boîte (20 au lieu de 30), au-delà d’un prix plus élevé car « libre » (et là, c’est le pharmacien qui pousse le curseur).

        Je me souviens d’une anecdote au sujet d’un bain de bouche, l’Eludril (un bain de bouche).
        Une pharmacienne m’a conseillé un générique et m’a fait repartir avec une ribambelle de petits flacons.
        Non seulement le goût était infect, mais le coût au litre était bien supérieur à l’Eludril « princeps », même dans son plus petit conditionnement (100 ml).

        Quand l’on pratique l’automédication, on fait faire des économies à la Sécu, mais l’on a nulle envie de se faire arnaquer en plus.

        La vente sur Internet par des officines devrait permettre d’avoir, au moins, quelques repères quant aux prix.

        Cordialement.

        PS : autre exemple, je viens de trouver en 2 minutes du Synthol 450 ml en vente en ligne à 5,10 €. Dernier achat dans une pharmacie de centre commercial à 6,90 €, soit quand même 35 % plus cher !

    3. Avatar photo

      Bonjour,

      « Il y a un point qui me dérange plus, c’est le problème des génériques : il semble que de nombreux génériques ne soient pas aussi efficaces que la molécule originale. »

      Vous pouvez allégrement considérer que les génériques ne sont pas comparables au produit original
      Seule exception à cette règle: quand le générique et l’original sortent de la même chaîne de fabrication

      Expérience vécue, il y a quelques années: une semaine s’achève avec une rage de dents, comme seuls, ceux qui ont expérimenté la cohabitation avec un abcès dentaire peuvent le savoir
      Débarquement en urgence chez le dentiste habituel: sans rdv
      5 min plus tard, ordonnance à la main, passage à la pharmacie
      Pendant 2 longs jours, c’est interminable parfois un week-end : aucun soulagement, rien, nada
      Lundi matin: re-débarquement chez le dentiste, sans rdv
      re-ordonnance: les mêmes médicaments, mais cette fois « non substituables »
      re-passage à la pharmacie
      moins d’une heure plus tard, l’infection dentaire arrêtait de jouer au tamtam

      Par curiosité, j’ai demandé une déclaration d’incident; la vérification de la composition des cachets génériques a révélé: « sous dosage du principe actif, et même absence sur l’un des cachets »

      Le pharmacien avait le choix du *fournisseur*, basé sur le prix de vente et le volume des marges arrières; la qualité du produit lui importait moins que son tiroir caisse: 2 ordonnances, 2 ventes

      Moralité: près d’une année pour laisser l’os de la mâchoire se reconstituer
      PLUS JAMAIS je ne me suis laissée berner par le business des pharmaciens
      Depuis, le 1/3 payant n’est plus accordé: je paie mes médicaments et j’envoie mes feuilles de soins

      La santé n’a pas de prix, elle a un coût
      La fabrication d’un médicament aussi: si dans sa formule originale, un laboratoire a choisi des excipients particuliers, c’est pour optimiser l’efficacité

      Comme il n’y a plus de différence de prix remarquable pour la sécu, souvent, il n’y a qu’un seul gagnant à ce marché de dupes: les épiciers

      1. Avatar photo

        Vous avez totalement raison, le tout à partir d’une expérience vécue.

        « souvent, il n’y a qu’un seul gagnant à ce marché de dupes: les épiciers »
        Je suppose que vous parlez des pharmaciens, mais ajoutons les labos qui sont à l’origine de toutes ces tricheries, petites ou grosses.

        Quant à l’efficacité, vous avez totalement raison, et un généraliste me l’a récemment confié.
        Il avait même l’air préoccupé en tant que praticien (sans pour autant mettre la mention NS/ »Non substituable » sur mon ordonnance).

        Les « autorités » (ça fait rire devant de telles déviances) tolèrent une « bioéquivalence » avec les princeps (médicament original) de + ou – 20 % (voire 25 %), ce qui est considérable ! (tolérance aussi appelée « marge de variabilité »).
        Cela signifie qu’entre deux génériques, l’un à -20 % et l’autre à +20 %, il peut y avoir un écart de 40 % !
        Et cela sans parler des excipients et des effets psychologiques/placebos liés à tout le reste (conditionnement, couleur, taille, goût…).

        À ce stade, nous ne sommes plus dans la science et l’industrie de précision, même les trafiquants de drogues sont plus précis quand ils coupent et pèsent leurs produits, un comble !

  3. Avatar photo

    J’ajoute un lien vers un article très intéressant de mars 2012 :
    lepoint.fr/societe/peut-on-faire-confiance-a-son-pharmacien-27-03-2012-1445629_23.php
    « Peut-on faire confiance à son pharmacien ? (Le Point) »
    Aspirine UPSA Vitamine C 330 mg vendue de 1,30 € à 4,95 € + Défaut de conseil
    (Edit du 10/09/2013, article et ses commentaires supprimés par Le point, encore en cache Google du 03/09/2013)

  4. Avatar photo

    Suite à l’attaque perfide de ma disqueuse à mon égard, le médecin hospitalier me prescrit un antibiotique au vu de la profondeur de la plaie et craignant une infection.
    Mme va à la pharmacie et se fait refiler un générique…
    Bien sur générique au même prix que l’original comme d’habitude.
    Mais l’original est conditionné exactement pour huit jours de traitement.
    Le générique il faut deux boîtes et il en reste les trois-quart !
    Donc, le générique coûte plus cher que l’original…

    1. Avatar photo

      En fait, les deux existent en boites de 8 ou 12 sachets.
      Donc besoin de deux boites de 8 pour huit jours.
      Mais en générique le pharmacien n’a que les boites de 12 au même prix que les boites de 8 de l’original.
      Ou comment contourner la « perte »
      Donc à moins d’avoir besoin du même médicament dans le délai de vie du produit économie zéro.
      Sinon il y a cyclamed.

      Marrant, ce nom me dis quelque chose par ici…

      1. Avatar photo

        Ce genre d’antibiotique est le plus souvent prescrit pour 6 jours, à raison de 2 comprimés/sachets par jour.
        La boîte de 12 est donc parfaitement adaptée.

        Pour des cas un peu plus corsés, les prescriptions vont jusqu’à 8 jours, avec 2  ou 3 comprimés/sachets par jour.
        Pour 2 cp/jour, 2 boîtes de 8 sont toutes indiquées.
        Pour 3 cp/jour, 2 boîtes de 12 sont toutes indiquées.

        Donc, ce pharmacien est inconséquent.
        Et après, l’on dira encore que ce sont les patients qui abusent !
        D’autant qu’il m’a été expliqué récemment que la tentation de l’automédication courte (puisqu’il va vous rester 8 sachets) est à proscrire absolument pour les antibiotiques : ce sera trop court (il faut 6 jours minimum) pour être efficace, et ça n’aura comme seul effet que d’habituer votre organisme à cet antibiotique, réduisant ainsi son efficacité future.

        Remarquez, j’ai bien eu des boîtes de… 14 comprimés !

        Oui, Cyclamed, ça doit vous dire quelque chose, surtout ici.
        C’est fait pour « carboniser », au sens propre, les éventuels médicaments survendus qui resteraient entre vos mains.
        On l’a vu, certaines molécules sont vendues au prix de l’or (voire plus), et il serait dommage que cela puisse servir à quelque chose ou à quelqu’un…
        Bel exemple de cynisme absolu, surtout s’agissant de santé.

  5. Avatar photo

    Autre exemple très drôle :
    « Bonjour, avez-vous du paracétamol à 1,50 ?
    – Non, j’ai que du 500 ! » (Ho ho ho !)
    On vous propose presque toujours du Mylan qui est, en général, le plus cher des génériques. Normal que Mylan soit le préféré des pharmaciens (90 %) : sans doute est-ce sur cette marque qu’ils font le plus de bénéfice ?
    Encore un exemple pour ceux qui auraient des aigreurs d’estomac suite aux « douloureuses » des pharmacies :
    « Bonjour, je voudrais une boîte de Xolaam.
    (Le pharmacien fait semblant d’aller chercher « derrière » pendant un petit moment : ça se passe ainsi dans quasiment tous les cas.)
    – On n’en a plus mais on a du Maalox. Sinon, on peut vous le commander. (Héhé!) »
    Xolaam, c’est Maalox à l’envers, c’est strictement la même composition mais c’est beaucoup moins cher : 2,62 € (prix sécu) contre environ 5 € (prix libre).
    Ils sont très rigolos les pharmaciens dans leur style.
    Pour certains médicaments en vente libre, il peut être très intéressant de regarder sur internet en faisant très attention à la réputation des sites et à la provenance.

    1. Avatar photo

      Selon les pharmacies, les produits en vente « libre » peuvent varier d’un facteur 4 !
      De même, ce qu’il y a dans l’espace « libre » est souvent plus cher que ce qu’il y a derrière le comptoir, sauf promo bien en évidence.
      Ils trichent aussi sur les conditionnements, préférant vous placer plein de petits flacons plutôt qu’un grand…
      Récemment, on m’a fait le coup du bain de bouche Eludril qui, une fois « ouvert », ne se conserverait pas plus d’une semaine…
      Bref, de vrais camelots !
      Et dire que l’on vient de supprimer la vignette sur les boîtes… Encore une mesure débile de plus pour noyer le patient !

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        Eludril, y’a des conditionnements plus grands et surtout certains génériques moins chers. Seul le flacon de 90 ml est remboursable à 15 %. Faut acheter sur internet.

        1. Avatar photo

          À ce propos, j’ai récemment vu en milieu hospitalier de l’Eludril remplacé par de la… Listerine !
          Ce dernier produit est notamment vendu en grandes surfaces sous différentes sortes, en flacon de 500 ml.
          J’ai profité il y a peu d’une promo où le produit, vendu normalement à 4,49 €, ressortait à 2,18 € le flacon !
          Bon à savoir. L’hosto m’a assuré que c’était aussi efficace et m’a dit qu’ils utilisaient ce qu’on leur « offrait » (sic).

          PS : Pour l’Eludril, vous avez des « génériques » qui trichent avec des petits flacons de… 80 ml ! Et des fois, le goût est plus que discutable.
          J’ajoute que l’Eludril s’est « autogénériqué »… Il y a « Eludril Gé » (générique) et « Eludril Pro »… Encore un beau foutage de gueule !
          Mais il est vrai que sur ces coups, les vrais « sans-dents » sont épargnés, quoique ;-)

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            Oui, pour Eludril, il ne faut pas l’utiliser comme un bain de bouche quotidien. C’est pour les soins dentaires ou pour des utilisations ponctuelles.
            Pour les génériques, la plupart des labos produisent le générique sur la même chaîne à l’identique de l’original. Seul le conditionnement et le prix changent. Ils faut savoir les débusquer quant on est attaché ou habitué à un médicament.

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              Et surtout, les pharmaciens (et les labos derrière) ne devraient pas utiliser les génériques pour nous arnaquer.
              Dans certains cas, cela revient plus cher que les « originaux » ou princeps en jouant sur les conditionnements et sur les labos (comme vous le souligniez dans votre première intervention).
              Il a un rôle de « conseil », mais le plus souvent, c’est son tiroir-caisse qui est privilégié.
              Pas cool du tout, d’autant qu’ils prétendent le contraire dans leur « lutte » contre la grande distribution.

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