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Stress

AVERTISSEMENT : Ce billet date de plus d'un an.

La sonnerie stridente du téléphone.

La connerie stridente de l’huissier qui sonne à ma porte.

La hantise de la boîte aux lettres, la crainte du recommandé.

Le spectacle de la pauvreté.

Le spectacle de la guerre.

Le spectacle des guignols qui nous gouvernent.

Le mensonge des chiffres, l’inflation, le nombre de chômeurs.

Les crottes qui transforment ma rue en patinoire.

La connerie du mec qui vient de me faire une queue de poisson.

Le cynisme d’élus à chauffeurs qui votent le permis à points.

L’appropriation de nos enfants par la société.

Le doigt accusateur pointé sur les célibataires ou les couples sans enfant.

Les généraux, bien planqués, qui nous envoient à la boucherie.

Les maladies qui nous guettent.

Dire « SI » à une Espagnole, et « DA » à une Russe peut nous condamner au HIV.

Le bruit des os broyés du gars qui vient de passer sous le train qui me transporte.

Le tag gratuit sur le mur de votre maison payée par l’effort d’une vie.

Les portes fracturées pour s’approprier le bien d’autrui.

L’agressivité de ce looser au crâne rasé.

La mort d’un artiste aimé.

L’insondable bêtise des masses.

Le nivellement par le bas.

Le prix du whisky douze ans d’âge.

Le beaujolais primeur.

La nouvelle cuisine.

Le culte du corps longiligne.

Les taxes sur l’essence, sur le travail, sur les biens, sur la mise en bière.

Les religions.

Le papier toilette de mauvaise qualité.

La déchéance physique résultante de la vieillesse, ou l’inverse.

La collègue qui pue.

L’ami qui trahit.

Le sommeil qui ampute votre capital vie.

La journée commence.

D’une petite boîte, je prélève un comprimé.

Un calmant pour me permettre de tenir jusqu’à demain.

J’en suis là.

J’ai besoin d’un artifice pour supporter ce monde pourri.

Si j’étais plus jeune, je serais peut-être à la recherche d’un paradis artificiel.

Comme pour beaucoup, il me faudrait ma dose journalière de drogue dure…

© PF/Grinçant.com (Projections 1992-1993)