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Prothèse dentaire qui fait mal : le drame !

Kit d'extraction pour prothèse dentaire/stellite

Eh oui, je suis un « Sans-dents », et je l’assume.
Et au passage, merci à François HOLLANDE d’avoir inventé ce qualificatif désobligeant dans ce qui lui sert de bouche pour (très) bien manger et s’exprimer (mal)adroitement.
Je pourrais me moquer de son allure/de sa tronche, mais je vais passer mon tour.
Et, même si j’avais ses monumentaux revenus mensuels — aux frais de la « république » et de nous tous —, je ne pourrais même pas retrouver mes « dents ».
Car, en effet, ma pathologie — l’insuffisance rénale — est une contre-indication à l’implantologie.
Donc, interdits les implants, direction la « prothèse dentaire » pour combler les « trous ».

Jusqu’à maintenant, il me manquait quatre dents, heureusement pas trop visibles.
Et, encore heureusement, toutes au même « étage », en haut et à l’arrière.
Alors, ma dentiste m’avait proposé une prothèse/un appareil « standard » en résine.
Qu’il m’a été impossible de supporter tant elle était inconfortable.
Je me demande même si elle ne m’avait pas vendu du « temporaire » en guise de solution permanente.
Finalement, je lui avais demandé de me faire un « stellite », nettement plus onéreux.
Il y avait du mieux, mais je n’ai jamais réellement pu m’y faire.
Alors, je le mettais seulement lorsqu’il fallait sourire.
Heureusement, cela m’arrive de moins en moins.
J’ai donc fini par ne plus le porter, et ce pendant plus de deux ans.

Puis, en août 2024, je me suis décidé à le remettre.
Et là, j’ai tout de suite senti que ça n’allait pas du tout.
Cela forçait et me faisait mal.
J’ai alors profité d’une visite « détartrage » chez ma dentiste pour lui soumettre mon problème.
— Docteur, mon stellite me fait mal, il ne semble plus adapté, est-ce que vous pouvez regarder ?
— Ah, mais c’est normal si vous avez arrêté de le porter, il faut qu’il refasse sa place !

Et elle n’a même pas daigné jeter un œil sur la prothèse que je lui tendais, pourtant son œuvre (ou plutôt celle du prothésiste).
Je suis donc reparti avec l’idée qu’il était normal que cela me fasse mal, du moins pendant un temps.
À plusieurs reprises, j’ai positionné la chose sur ma mandibule supérieure.
En grinçant des dents tant il fallait « forcer ».
Et j’ai fait cela plusieurs fois, en plusieurs sessions, sur plusieurs jours.
Et en l’enlevant, j’avais le sentiment de faire des conneries tant c’était difficile.

Mercredi 13 novembre 2024, nouvelle visite chez ma dentiste.
Pour ma séance de détartrage trimestrielle (encore à cause de ma « pathologie »).
Et je signale une douleur en haut à droite, sur la canine qui servait d’appui principal au stellite.
— Mais vous avez traumatisé votre dent ! Dès que ça fait mal, il faut arrêter et venir !
Je suis resté bouche bée, alors qu’il fallait justement l’ouvrir, devant un tel culot.
— Je vais devoir la dévitaliser avant d’envisager de l’extraire si nécessaire.
Et la voilà partie dans l’opération.
À la sauvage, voire à l’arrache.
Je me demande si elle n’a pas utilisé un trocart pour mammouth pour anesthésier la gencive.
Pendant ce temps, je ruminais.
Et une cinquième dent mal partie ! Et des incisives, on n’en a que quatre, c’est donc 25 % de mon « capital » ! Et mon stellite est définitivement à jeter à la poubelle !…
Une dent c’est vivant, la dévitaliser, c’est la tuer, toute une symbolique pour une santé générale qui vacille.

Puis elle m’apprend que c’est infecté, et qu’il me faut un antibiotique.
— Docteur, je vous rappelle que je suis en insuffisance rénale terminale et que les antibiotiques ne doivent m’être prescrits qu’avec une grande prudence.
— Justement, je vais vous faire deux ordonnances, demandez à votre généraliste ou à votre néphrologue.

Et me voilà avec un nouveau rendez-vous pour dans trois semaines pour voir si ma dent branlante et maintenant dévitalisée devra être extraite ou si elle s’est réancrée dans ma mâchoire.
Avec, sur ma demande, un devis pour un nouveau stellite…
En le voyant, j’ai zappé qu’il était à quatre chiffres avant la virgule, n’en voyant psychologiquement que trois.

Je repars, un peu traumatisé, pour ma nouvelle mission…
Obtenir l’avis de mon néphrologue sur les ordonnances/l’antibiotique à prendre.
Une erreur, et je me retrouve définitivement en dialyse.
Bon, pour ma toubib, c’est râpé, difficile de la joindre, et cela sort du champ de ses compétences de généraliste.
Par contre, pour le néphrologue, la réponse devrait être facile.
Dès mon retour à domicile, j’adresse un mail au secrétariat « Néphrologie » de l’hôpital qui me suit :

« Objet : URGENT : Demande d’avis sur prescription d’antibiotiques

Bonjour,

Je suis suivi par le Dr {Bip} pour insuffisance rénale terminale (je suis en attente de greffe).

Suite à une infection dentaire, ma dentiste vient de me faire 2 ordonnances d’antibiotiques, à soumettre à l’avis de mon Néphrologue :

  • Ordonnance 1
    • Spiramycine Metronidazole
  • Ordonnance 2
    • Amoxicilline

Les ordonnances sont en pièces jointes.

La préférence de ma dentiste va à l’ordonnance 1 (Spiramycine).

Que dois-je prendre ?

Avec mes remerciements pour une réponse rapide.

Cordialement,

PF »

Mail envoyé à 15h06, mercredi 13/11/2024.
J’avais demandé un accusé de lecture, mais rien.
Une heure plus tard, je téléphone…
— Mais Monsieur, cela fait tout juste une heure ! Et le médecin est en consultation.
— Non, mais je voulais m’assurer que vous aviez bien reçu mon mail.
— Oui, je l’ai.
— Est-ce que j’aurais une réponse aujourd’hui ?
— Je ne sais pas.

Dis, ma cocotte, « Accuser lecture » (d’un mail), c’est un clic… C’est trop demander ?
Et une réponse « Je transmets pour un avis dans les meilleurs délais », c’est trop compliqué ?
Et, dans l’équipe, il y a plusieurs néphrologues, il suffirait d’insister un peu, non ?

Une infection dentaire, ça peut dégénérer et même se transformer en septicémie.
Moi, je ne prends pas cela à la légère, d’autant que je suis directement concerné.
Pour relancer, j’envoie un nouveau mail à 16h34 :

« J’ai oublié, et pour rappel/information : je suis allergique au Ciflox (quinolones) –> prurit généralisé en effet secondaire. »

Bien sûr, ce que je pressentais s’est produit : aucun retour !
Le lendemain, jeudi, je suis parti faire une randonnée de onze kilomètres, avec ma dent branlante dévitalisée et douloureuse et mon infection bactérienne.
Régulièrement, j’ai consulté mes mails sur mon smartphone, mais rien.

De retour en ville, en fin de journée, j’ai mis en œuvre mon plan de repli/sauvegarde…
Ma pharmacienne !
Sur ce coup, c’était une salariée, plutôt sympathique, mais visiblement embarrassée par la mission que je lui confiais.
Elle a consulté longuement son ordinateur pour finalement me délivrer deux boîtes de Spiramycine Metronidazole.

2 boîtes d'antibiotique pour infection dentaire (Spiramycine Métronidazole)

Et c’est à la fois soulagé et inquiet que j’ai pris mon premier comprimé.
Nous sommes samedi 16 novembre, toujours aucune nouvelle du néphrologue/de l’hôpital, j’en suis à mon quatrième comprimé et tout semble aller bien, même si la douleur est toujours là.

Je ne peux pas croiser les dents, alors je croise les doigts.
Pour que ma prochaine visite chez ma dentiste ne soit pas un arrachage.

Et je réfléchis à un nouveau stellite, en envisageant une lettre à François HOLLANDE pour qu’il finance ce bricolage sur un « Sans-dents » qui ne peut être « implanté ».

Visuel : « Œuvre abstraite pour cabinet dentaire. »

© PF/Grinçant.com (2024)

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