Je t’ai croisé hier et je pense encore à toi.
Tu avais l’air triste, mais comme je te l’ai dit, tu devrais être heureux.
Pas de dinde, de chapon, de bûche, de l’herbe, tout simplement.
Pas de Champagne, de mousseux, de vin aux sulfates, seulement un peu de rosée ou à même les flaques.
Pas de vaines dépenses à Auchan, car tu es au champ.
Pas de commande sur Internet, tu es difficile à monter en Amazon.
Pas de père Noël, il préfère les rennes.
Pas de sapin, ni de guirlandes, ni de crèche là où tu crèches.
Réveillon à la vraie belle étoile.
Tombe la neige ou Douce nuit en ritournelle.
Dans ta tête pour cette nuit de Noël.
Demain, tu n’auras pas la gueule de bois.
Demain tu seras encore sans famille.
Demain tu seras toujours aussi simple.
Demain, tu n’auras ni pollué ni abusé.
Et si je repasse, je te redirai que tu es bien là où tu es.
Et que nous, les humains, tu n’as pas à nous envier.
Ah, mais je n’oublie pas qu’aux lecteurs de Grinçant…
… Tu souhaites quand même un joyeux… Noël !
© PF/Grinçant.com (2018)
Plus je vous lis, et plus j’aime votre prose.
Merci
Un tel commentaire va donner à petit poney envie d’apprendre à… lire !;¬)
Merci Grinçant, c’est toujours un plaisir de vous lire, portez vous bien.
Portez-vous bien également, la santé c’est le plus important.
Et dans ce domaine, les « fêtes » sont aussi destructrices.
Cette/votre brève, fable est un délice, un régal vue sur un animal oublié dans les métropoles… Que cette fable puisse apporter aux citoyens « drogués » par la malbouffe ou par les politiques véreux et consorts une prise de conscience en ce jour de Noël. Je préfère rendre grâce à ce noble animal que d’écouter ou voir Macron ! Joyeux Noël à vous, PF, et aux lecteurs de Grinçant.
« L’âne est d’un naturel aussi sensible, aussi patient, aussi tranquille que le cheval est fier, ardent, impétueux (…) » — Buffon (1707-1788), Histoire naturelle des animaux, l’Âne.
C’est @universel qui me qualifiait parfois de fabuliste lors d’anciennes interventions/contributions ici… C’est toujours mieux qu’affabulateur !;¬)
Joyeux Noël, là c’est vraiment le jour.
PS : Merci aussi à cette rencontre — ce petit animal dans sa catégorie — totalement due au hasard.
Il est magnifique !!!
Bravo pour ces clichés et ces petits mots.
Merci.
Voilà une “Brève” qui produit plus d’effets qu’attendu… :¬)
Très joli et bien troussé, ce poème… que j’aime et qui fait très largement écho en moi…
Devenue une consommatrice ultra-minimaliste, d’abord par contrainte budgétaire, aujourd’hui par dégoût de la frénésie d’achats compulsifs, de Black-Friday, de soldes, de promos… Je peux vous dire que si tout le monde se comportait comme moi, la plupart des centres commerciaux seraient fermés depuis longtemps.
Bonnes fêtes à vous, selon vos goûts…
Je suis comme vous, presque à l’os au niveau consommation.
Et pour Noël, j’ai vu des magasins quasiment désertés, et ça m’a fait bigrement plaisir !
À titre d’exemple, ce supermarché, le lundi 24 décembre 2018 à 18h00 alors qu’il fermait à 19h00…
De la biche, du bison, de l’autruche, et une palanquée de « cerf » à -30 % :
Des « volailles » dont certaines sont soldées à -50 % :
Des bûches qui ne finiront même pas dans une cheminée ou un poêle :
Qu’est-ce que cela fait du bien de lire ce texte, un vrai retour aux sources !
Il en ressort une impression de pureté, de légèreté, très loin des fastes pantagruéliques que la plupart de nos concitoyens auront concoctés, se sentant obligés de faire la fête puisque c’est la « tradition »… J’aime beaucoup toute cette simplicité et j’adhère complètement.
Tous mes vœux pour cette nouvelle année.
Quoique, pour les « fastes », voyez ma réponse à Hlebronner, avec 3 photos bien édifiantes.
À moins que tout le monde ne se soit rabattu chez les traiteurs et autres pâtisseries de luxe, ce dont je doute fortement.
Pour les « vœux », je vais revenir… ;¬)
Oui, c’est quand même aberrant : une partie de la planète submergée de mangeaille et qui se demande si elle pourra avoir un peu faim demain pour manger les restes, et de l’autre des affamés qui survivent en léchant les murs. Loin de moi l’idée de faire la morale !
Après tout, bien manger sert à oublier ce monde terrible.
J’aime bien le petit poney et la fable.
Très bonne année, Grinçant.
Il faut que je retourne voir s’il est toujours sur pattes, dans son pré, à la campagne.
Des fois qu’il aurait fini en barquettes, au milieu des invendus… :¬/
Plus ça va, plus je trouve ces « fêtes » indécentes, commerçants en tête.
@Aproxis
Oui, c’est quand même aberrant : une partie de la planète submergée de mangeaille…
Oui, vous faites bien de dire de la « mangeaille »… Moi, j’aurais plutôt dit de la « mierdaille », vu les photos de PF, les supermarchés vendent des produits que je me garde, autant que faire se peut, de manger, tout comme de faire la liste de ce qu’on trouve dans cette bouffe industrielle.
Ceci étant, cette « mierdaille », hélas, servirait sans doute à « nourrir » — ne serait-ce qu’en France — les millions de gens qui ne mangent pas à leur faim puisque même « degueulasse » gustativement et nutritivement fort douteuse, elle est encore très (trop) chère pour de plus en plus de gens.
@PF
S’il y a autant d’invendus et si les commerçants hypermarchés et restos en tête font grise mine, c’est la faute des « gilets jaunes ».
Enfin, c’est ce que nos « gouvernants » et meRdias nous disent, et si c’était juste parce que les gens n’ont pas (plus) les moyens ou/et, comme vous le soulignez, que bon nombre en ont ras le bol de ces obligations de s’empiffrer de mer… ?
Indécence dites-vous ? Assurément, et à plus d’un titre…
Je cherche d’ailleurs de plus en plus (vainement) un peu d’espoir dans ce Monde, et je crains que la disparition de sa surface, d’une majorité de ces humains déshumanisés pour laisser aux animaux le loisir de vivre dignement, comme ce si joli poney, serait sans doute chose intelligente.
Si Dieu existe il doit se mordre les doigts, car créer l’Homme qui ne sait que détruire, s’entretuer, inféoder ses semblables et les autres espèces fut sa plus grande bêtise, et là aussi on retrouve des « humains » qui tuent en son nom… La boucle est bouclée.
Bien la peine de fêter Noël et la venue du Sauveur, c’est une armée qu’il faudrait envoyer, vu le bord.. actuel que les humains ont foutu.
Oui, j’ai encore fait une (grosse) digression par rapport au sujet initial désolé :(
C’est volontairement que je n’ai pas évoqué les Gilets jaunes sur ce coup.
Leur blocage d’accès aux centres commerciaux a été efficace, mais ça n’est pas la cause de mon constat en l’espèce.
Quand je vois la gueule de beaucoup de nos concitoyen·ne·s, ce sympathique petit poney me réconcilie avec l’existence.
Je remercie l’auteur de ce blog pour ses photos de supermarchés… auxquelles j’applaudis !
Pour ma part, j’habite juste en face d’un magasin « Picard » (50 m de rue à traverser), et j’ai assisté bien malgré moi au spectacle affligeant de la course à la malbouffe les 24 et 31 décembre derniers.
Dans ma rue d’abord, ultra-tranquille d’habitude, à flanc de semi-colline de Nice où Picard est bien le seul et unique magasin, à mi-parcours entre un petit château au cœur d’un parc et d’un majestueux site gallo-romain, donc très loin de l’ambiance et du brouhaha de la ville… Eh bien, ces deux jours-là donnèrent lieu à un sinistre ballet incessant de bagnoles klaksonnantes d’où quelques noms d’oiseaux fusaient régulièrement, et même d’embouteillages dans cette charmante rue très peu fréquentée par la piétaille, car vraiment très pentue… Et là, elle fut le territoire quasi exclusif des réveillonneurs qui ont commencé leurs courses dès la fin novembre, là où les galettes des rois étaient elles aussi déjà en place. Je le sais, car j’achète quelques produits chez Picard lorsque j’ai la flemme ou le manque de temps de descendre en ville… Mon Dieu, que n’ai-je vu dans les caddies et autres sacs isothermes de très grande contenance ! Que de la « merdaille », en effet, bien loin de me mettre en appétit, car j’en connais trop le goût insipide malgré tous les exhausteurs de goût et autres très nombreux additifs figurant sur leurs étiquettes… Du « prêt-à-consommer » tape-à-l’œil… et c’est tout. Pour ma part, le soir des 2 réveillons, nous étions 14 à table : une douzaine d’huîtres (dont la treizième offerte)… et moi. Je n’avais invité qu’un petit plateau de fromages (du fromager)… Et je me suis fait vraiment plaisir. Pas de petits fours industriels, pas de foie gras manufacturé, pas de bûche glacée sans aucun goût, si ce n’est celui d’un vulgaire goût de glace très bas de gamme… Non. J’ai préféré rester sur le goût très prononcé de mes délicieux fromages accompagnés d’un pain bien croustillant (du boulanger) et de Crémant (bien moins cher que le Champagne, et souvent bien meilleur)… Sans robe du soir, sans paillettes ni tralalas de bazar, non juste moi, confortablement enveloppée dans un plaid polaire, heureuse de me régaler de peu, mais d’excellentes choses. Bien loin de m’empiffrer de cochonneries. Mais heureuse aussi que cette hystérie collective soit terminée. Et les soldes se feront… sans moi (comme d’habitude) !
Ah, Picard, et ses magasins isolés, mais finalement bien localisés (j’entends souvent « On va chez Picard », et pas « On va au centre commercial ») !…
Je sais qu’ils font du « foie gras » congelé… Je trouve surprenant qu’ils n’osent pas proposer des huitres vivantes surgelées qui auraient probablement un succès fou.
Vous étiez très bien comme cela, Helbronner, je n’en doute pas. Au moins, c’était sincère et sans hypocrisie.
Pour ma part, aucun réveillon. Et du « simple » — en très petit comité (en plus j’étais invité) — pour Noël/Jour de l’An.
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