Une catastrophe nucléaire vient d’avoir lieu.
Une centrale est en feu.
Le ciel est nuageux, mais il ne pleut pas.
Quelque chose d’invisible, mais de mortel, se diffuse dans l’atmosphère.
Les strato-cumulus et autres nimbo-stratus se chargent de becquerels.
Chaque goutte d’eau devient radioactive.
Le vent se lève.
Le ciel bouge.
Le convoi de la mort se met en marche.
Une pluie fine l’accompagne.
Un voyage de plusieurs milliers de kilomètres commence.
La France est éloignée du lieu de la catastrophe.
Elle ne se sent pas vraiment concernée.
Pourtant, la masse nuageuse se dirige droit sur elle.
Les grands stratèges sont persuadés que les vents tourneront.
Deux jours passent.
Les services de la météo sont formels, la population doit se préparer à rester enfermée chez elle, le temps du survol du territoire.
Mais un miracle se produit.
Toutes les chaînes en parlent.
Le convoi mortel vient d’être détourné par la frontière française.
Les vaches peuvent continuer à brouter, leur lait sera toujours aussi bon pour la croissance des enfants.
Des années se sont écoulées.
Une amie vient de m’annoncer qu’elle allait subir une thyroïdectomie.
Elle doit se rendre dans un hôpital spécialisé.
De l’avis des chirurgiens, le nombre des cancers de la thyroïde a considérablement augmenté.
On nous a menti, les douaniers ont mal fait leur travail…
© PF/Grinçant.com (Projections 1992-1993)