Le constat est accablant, il n’y a jamais eu autant de misère en France.
Il faut le rappeler tant le sujet fait peur et provoque l’omerta.
Certains disent qu’ils l’ont mérité, qu’ils le veulent bien.
D’autres détournent le regard, car cela est trop dérangeant pour leur confort.
D’autres encore ont peur, car ils sentent que cela pourrait leur arriver, à eux ou à leurs proches.
Certains y sont presque, il ne reste plus qu’une pichenette pour les y précipiter, dans la misère, dans la rue.
Les « riches » disent mériter leur richesse, à force de soi-disant travail.
Mais les « pauvres » méritent-ils ce qui leur arrive ? Sont-ils les seuls responsables ?
Le dernier courrier non adressé, dûment marketé, des Restos du Cœur fait froid dans le dos.
Dans une avalanche de chiffres, il y est dit, pour 2011/2012 :
- 115 millions de repas distribués à 870 000 personnes accueillies dans 2 040 centres.
- 32 000 bébés de moins de 12 mois aidés dans 85 Restos Bébés du Cœur.
- Etc.
Oui, vous avez bien lu : Restos Bébés du Cœur !
Ils n’ont mis que les chiffres en gras, c’est bien dommage.
Pourtant, tous les jours, nous apprenons qu’il y a eu en haut lieu des détournements, des abus, des avantages indus…
EDF et GDF ne veulent rien entendre pour leurs factures toujours plus élevées, et répondent, « allez voir le Fonds Solidarité Logement (FSL), ils vont nous payer… ».
D’autres appellent ça la misère énergétique.
Les banques font leur beurre, bien gras, sur le dos des personnes en difficultés, en provoquant des incidents générateurs de frais indécents, permettant d’aller bien au-delà de l’usure.
Les services dits « sociaux » oublient que pour eux la misère est une industrie, une garantie pour leurs emplois et leurs salaires. D’ailleurs, dans leur jargon, ils parlent d’Usagers…
Les huissiers se délectent avec leurs actes toujours plus nombreux qui ne peuvent mener qu’à l’expulsion, dont ils se chargeront d’ailleurs.
Le gouvernement leur facilite singulièrement la tâche.
Ces malheureux, s’ils ont de la chance, se verront relogés provisoirement dans des taudis, loués par des marchands de sommeil, à des prix délirants.
Si ces sommes étaient données aux « usagers », avant leur expulsion, ils seraient bien gênés ces exploiteurs…
Le système, toujours plus complexe à dessein, enferme inéluctablement dans des situations d’où l’on ne peut sortir que très difficilement.
Les politiques jouent à fond des vases communicants, pour eux, comme pour leurs amis… Assécher la « masse » pour toujours mieux gaver une « élite ».
La pauvreté, l’insécurité économique, permettent la gouvernance, le management par la peur : « regardez ce qui pourrait vous arriver ! »
L’État, avec ses bras armés, est le premier à précipiter des citoyens, des enfants, dans le gouffre.
Voyez la Grèce, l’Espagne… Avec des dirigeants pantins, et l’Europe et ses « institutions » prédatrices.
Et la désinformation à outrance : on ne nous dit jamais à qui tout cela profite.
Oui, la pauvreté est un business, un sacré business même !
D’ailleurs, finalement, ne sont-ils pas heureux, tous ces malheureux ?
Un grand dirigeant d’entreprise qui se repose
dans son bureau parisien…
Logements de grand luxe en bordure de Seine
(pour investisseurs avertis, forte plus-value garantie)
Cabinet de toilette cossu et Bureau grand luxe
Mobilier conçu par d’anciens élèves de l’École Boulle
Photos prises le 23 août 2006, déjà !
Crédit photos : © PF/Grinçant.com (2006-2012)
© PF/Grinçant.com (2012)
A lire, à propos de la « gestion » de la misère par les politiques et les associations : « Le sang nouveau est arrivé. L’horreur SDF » de Patrick Declerck.
Analyse au scalpel, iconoclaste et sans concession de l’instrumentalisation du pauvre.
Postface:
« Clodo est là pour enseigner cette terrible vérité : la normalité est sans issue. Sous le masque bienveillant de nos démocraties se cache cette totalitaire injonction : Citoyen sera productif ou lentement, et sans bruit, mis à mort.
Qu’on ne s’y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène, nécessaire. La République tout entière verse des larmes de crocodile à la mémoire de nos chers disparus de la rue. Clodo vivant enbarrassait; voici son cadavre, garanti pur misérable hypothermique, déclaré d’utilité publique. »
Merci pour votre commentaire et cette référence.
Ce matin, dans une commune dite de « riches », un mendiant était assis devant l’entrée d’une boulangerie, avec sa pancarte demandant une pièce pour manger.
Une première pour ce lieu et cette ville !
Vous auriez vu la tête et l’attitude des personnes qui faisaient la queue à l’extérieur : édifiant !
Il y a vraiment beaucoup à faire, enfin s’il en est encore temps…
Si chacun avait déjà un regard et un geste d’humanité, si petit soit-il, envers les autres, tous les autres, quels qu’ils soient.
Mais nous sommes dans des temps de repli sur soi, peur de l’autre, absence de partage; tout ce qu’une société contemporaine basée sur l’argent, la consommation effrénée et le fantasme sécuritaire a fini par instaurer comme valeur suprême chez bon nombre de contemporains.
Alors je fais ce que je peux, si peu sans doute.
https://www.youtube.com/watch?v=OXk-ThH-0Dw
Très jolie chanson.
Merci beaucoup.
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