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Vie brisée interdite, pénible subsistance, errance

Vie brisée interdite, pénible subsistance, erranceC’est une belle femme.
Proche de la cinquantaine.
Une grande brune.
Avec des formes.
La classe.

Mais on la sent un peu cassée.
Un peu désenchantée.
Ses lèvres ne font qu’esquisser un sourire.
Comme si elle avait un secret.
Un secret inavouable.

Quand elle s’exprime, on sent de la culture.
Des idées, des avis sur beaucoup de choses.
De la nostalgie aussi.
De la honte également.
Mais aussi de la révolte.

Avant, elle était chef d’entreprise.
Elle avait une vingtaine de collaborateurs.
Dans un secteur plutôt pointu.
L’informatique et les télécommunications.
Pas commun pour une femme, surtout en province.

Elle savait négocier.
Elle savait se battre.
Les hommes la respectaient.
Beaucoup rêvaient de coucher avec elle.
Mais pas de ça dans le business, et elle était mariée.

Puis les affaires sont devenues plus difficiles.
Crise avant l’heure, contexte défavorable.
Quelques défaillances de clients.
Et l’implacable loi de Pareto.
Perte des 20 % des clients les plus rentables.

Stress les jours ouvrés.
Stress les week-ends, dans l’attente de la semaine.
Quelques lâchages de collaborateurs devenus odieux.
Quelques chantages de clients opportunistes.
Puis le rideau, brutal.

Du jour au lendemain, plus de fournisseurs.
Ou alors il fallait payer au cul du camion.
Impossible d’honorer les clients qui restaient.
C’est l’affacturage qui avait dégradé sa « note ».
Les Pouey International, les Euler Hermes SFAC et consorts.

Direction le Tribunal de Commerce.
Dépôt de bilan avec demande de liquidation.
Elle était en larmes.
Oh, elle n’était pas la seule !
La salle des pas perdus en était pleine, de larmes.

Liquidée, liquéfiée.
Aucun droit au chômage, contrairement à ses salariés.
Des perspectives bien pourries.
Et la honte, le mal-être.
Une petite patronne n’a pas de parachute doré.

La hantise que des choses lui soient reprochées.
Le rejet des gens censés aider.
« Mais Madame, vous pouvez très bien vous débrouiller seule ! ».
Puis son mari s’est montré sous son vrai jour.
Il l’a plaquée, pour brouter l’herbe devenue plus verte ailleurs.

Droit à rien, ou alors à presque rien.
Elle n’a pas le profil de l’assistée.
Ça se voit, ça se sent.
Alors on lui refuse tout, par principe.
Et comme il lui reste un peu de classe, c’est pire.

À force de se battre, elle a obtenu un petit logement social.
Éloigné de la ville, dans une petite zone pavillonnaire.
C’est coquet, meublé avec des choses simples.
Il y a deux chambres.
La sienne, et celle de son fils.

Son fils, il préfère sa mère.
Il considère que son père s’est conduit comme un salaud.
Il poursuit des études supérieures à Toulouse.
Tout cela coûte cher.
Mais sa mère l’aide, comme elle peut.

Là, en parlant de lui, elle sanglote.
Elle aimerait faire plus, mais c’est difficile.
Elle n’arrive pas à trouver un job.
On la juge inemployable, car elle a été chef d’entreprise.
Un cercle vicieux.

Dans un coin de son séjour, il y a un ordinateur.
Avec internet, c’est vital pour elle.
Elle continue à lancer des bouées à la mer.
Et elle se débrouille aussi.
Pour ça, internet, c’est bien.

Là, elle en a marre de l’actu, des mauvaises nouvelles.
De ce gouvernement de tarés qui a succédé à un autre du même acabit.
Qu’ils arrêtent de saigner les gens, de les pousser à la rue.
De leur prendre le peu qui leur reste.
De vouloir tout réglementer, tout contrôler.

Elle a une boule dans la gorge.
Prête à craquer.
De fil en aiguille.
De Charybde en Scylla.
On veut encore lui interdire de s’en sortir.

Dans cette petite maison, la discussion doit s’arrêter.
Dans quinze minutes, un homme devrait arriver.
Il doit téléphoner d’abord, puis sonner à la porte.
Pour qu’elle ouvre.
Et qu’ils montent dans sa chambre.

Elle, devant, avec ses jolies fesses.
Le mec, derrière, à reluquer.
Elle essaye de bien les choisir.
Cinquante euros la fellation.
Quatre-vingts euros la pénétration.

Eh oui, Catherine se prostitue.
Elle n’a pas trouvé d’autres solutions.
Pour subsister, et surtout aider son fils à se préparer un bel avenir.
Et même ça.
On veut maintenant le lui interdire !

Il paraît que c’est honteux, la prostitution, de travailler avec son corps.
Il faut donc encore légiférer et poursuivre les clients.
Pourtant, il y en a qui couchent pour avoir un job, ou pour le garder.
D’autres qui vivent avec quelqu’un uniquement pour le fric.
Et des élu(e)s qui se prostituent en permanence auprès des lobbies.

Catherine, ça la dégoûte de faire ça, en secret.
Mais elle essaye de le faire le mieux possible.
Proprement, intelligemment, avec humanité.
Elle espère pouvoir passer à autre chose.
Mais un avenir sans queue ni tête…

Quant à son nouveau client.
Elle ne le sait pas encore.
Mais c’est un mec bien vicieux du Parti socialiste.
Envoyé par l’une de ces furies du Gouvernement.
Et en plus, il est flic !

Crédit photo : Nymphe qui pleure (1906) par Léon Auguste César Hodebert, Wikimedia Commons

© PF/Grinçant.com (2013)

Billet en rapport : Vous êtes le moteur de ce qui vous arrive…

20 commentaires sur “Vie brisée interdite, pénible subsistance, errance”

  1. Avatar photo

    Ouh la ! Une vraie spirale infernale.

    Partir en vrille, ce n’est pas que dans mon jargon, seuls les oiseaux savent la contrôler, quelques as de la voltige avec des appareils spéciaux.

    Mais volontaire ou pas, il faut savoir reprendre le cours des choses, une trajectoire stable, dans un avion, ou dans la vie, c’est vital.

    Je ressors les shadoks, « s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème ».

    La pire des choses dans cette situation de vie, c’est de ne pas rencontrer un contexte, une personne, un « cadeau » de la vie pour stabiliser, se ressourcer, et repartir autrement bien sûr.

    Plusieurs mythologies évoquent un personnage, le trikster, un truc bizarre qui s’invite tout seul, vient bousculer les choses, les êtres, les vies, au bon moment quand on a de l’humour (au pire quand on connaît pas ses effets). Il est néanmoins diaboliquement efficace, ne s’incruste pas, il est salutaire.

    Notre nymphe, là, elle est condamnée, sur ce scénario, à moins de continuer à voler, sans la sonnette, ni le téléphone…

    1. Avatar photo

      Exact, une vraie spirale infernale.

      Histoire vraie, un tout petit peu brodée pour être dans l’actualité toute récente.

      La chute est inventée, mais c’est un risque permanent.

      Je suis sûr qu’il y a beaucoup d’autres cas de ce genre, et qu’il y en aura de plus en plus.
      Par contre, avoir un tel témoignage de vie n’est pas évident.

      Je rends hommage à cette « Catherine », qui porte un autre prénom dans la vraie vie, et pour qui les Catherinettes, c’est vraiment du passé.

      Un tel contexte ne favorise pas le « cadeau » dont vous parlez.

      Trickster, filou, fripon, farceur…
      Ailleurs, nous parlions de « lâcher prise » : ça favorise la rencontre de ce genre de personnage mythique !

      Je viens d’en trouver un qui colle bien au sujet…
      Trickster shift
      (Rebecca Belmore, Coyote Woman, 1991, Graphite sur papier, 33 X 50 cm)
      Avec un excellent article canadien.

      Dans un autre registre, il y en a de plus connus :
      Gremlins ou le trickster et “l’enfant intérieur” ?
      (Gremlins ou le trickster et “l’enfant intérieur” ?)

    2. Avatar photo

      Même le meilleur Français en vrille a fini connement sur un vol simple avec femme et enfants…
      Comme quoi il est difficile de tout contrôler même pour les meilleurs !
      Cette spirale infernale inventée de toute pièces ressemble vraisemblablement à ce qui a du arriver à des milliers de gens qui ont tout tenté pour se sortir de la M….
      Mais il y a un paramètre totalement incontrôlable qui rentre en ligne en plus de la cohorte d’individus de tous poils, qui étriqués dans leurs costumes trop petits et étouffés par la jalousie ne pensent qu’à vous couler au lieu de vous aider.
      Ce paramètre c’est la loi de Murphy.

      1. Avatar photo

        Non non, comme répondu à Universel :
        « Histoire vraie, un tout petit peu brodée pour être dans l’actualité toute récente.
        La chute est inventée, mais c’est un risque permanent. »

        Je parlais de la loi de Pareto.
        Mais il y a aussi la loi de Murphy, vous avez bien raison…
        Dite aussi « Loi de la tartine beurrée » ou « Loi de l’emmerdement maximum ».

        J’ai rajouté en fin de billet un lien vers un plus ancien
        Ceux qui vous causent des problèmes vous disent toujours que c’est vous qui les avez provoqués !

        Il y a quelque temps, un individu à qui j’avais rappelé la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 m’avait dit : « Monsieur, vous avez l’art de braquer les gens ».

        1. Avatar photo

          Je ne savais pas que cette loi avait un nom mais je la connais.
          J’ai toujours refusé pendant ma vie professionnelle les contrats avec des grosses copropriétés ainsi qu’avec des gros cabinets de syndics qui vous font miroiter des
          bénéfices substantiels.
          je leurs ai toujours préféré les particuliers.
          j’ai peut-être eu tort au niveau développement général mais je pense sincèrement
          que j’ai évité la catastrophe au vu de la volatilité de la clientèle surtout dans les périodes de crise.
          vous perdez un client, c’est regrettable mais sans réelle conséquence.
          Vous perdez un grosse copropriété ou un syndic, ça fait mal au C..
          Et la descente aux enfers commence. Obligation de renvoyer un employé, les charges qui continuent à tomber, etc, etc… Vous connaissez tous la suite.
          Et arrive effectivement ceux qui vous disent que vous êtes le seul responsable !
          Responsable d’avoir voulu donner de l’essor à votre entreprise, responsable d’avoir créé des emplois et des richesses dont vous êtes le seul à ne pas avoir profité !
          Pour avoir voulu donner cet essor à mon entreprise, je connais cette spirale dont je me suis sorti rapidement grâce au simple fait de ne pas avoir écouté ceux qui me disaient que tout allait bien.
          J’ai réagi immédiatement et pris les mesures qui s’imposaient.
          Mais pendant deux ans, j’ai bossé comme un fou. Samedis et dimanches inclus. le soir à point d’heures.
          Je devenais irascible, je n’étais plus sur le terrain à travailler mais à rechercher du boulot pour mes gars. Qui me le rendaient bien avec retards, absences, travail bâclé et à refaire…
          Au bout du compte, je n’ai pas gagné un centime de plus !
          Alors machine arrière.
          Combien d’employeurs, d’artisans, de petits chefs d’entreprise n’ont pas réalisé et ont disparus dans cette spirale infernale ?
          Combien ont écouté le chant des sirènes et ont disparu dans les flots ?
          Il est bien connu que les conseilleurs ne sont pas les payeurs !
          Et pourtant vous avez tous rencontrés des milliers de ces gens qui savent mieux que vous diriger votre entreprise…
          Mais qui sont fonctionnaires ou salariés !

          1. Avatar photo

            Si vous parlez de la « Loi de Pareto », on parle aussi de « Principe de Pareto ».
            C’est d’ailleurs plus un constat qu’autre chose.
            20 % des clients vous amènent 80 % de votre chiffre d’affaires, et par conséquent la grosse majorité des clients (80 %) ne vous amène que 20 % de votre CA.
            De même, 80 % des plaintes/réclamations proviennent de 20 % de votre clientèle.
            Cela dit, dans la prostitution, le principe de Pareto doit être vrai ;-)

            Vous faites aussi allusion à l’affacturage ou aux « assurances » paiement.
            Le problème, c’est que le plus souvent l’entreprise ne le sait pas.
            Les fournisseurs vous accordent des délais de paiement et des encours à 30, 60, voire 90 jours, ce qui permet de constituer de la trésorerie et d’augmenter la clientèle.
            Mais en fait, derrière, ils ont des contrats d’affacturage pour être payés immédiatement en abandonnant un pourcentage de chaque transaction.
            Ces « sociétés » vous surveillent, vous, entreprise cliente, et elles vous « notent », sans que vous le sachiez.
            Les encours peuvent donc devenir conséquents et vitaux pour votre entreprise.
            Et si, pour une raison ou une autre (même fausse), on vous « dégrade » (comme S&P pour les pays), ils disent à vos fournisseurs qu’ils ne couvrent plus les transactions avec vous.
            Du coup, ils ne veulent/peuvent plus travailler avec vous et exigent d’être payés à la commande (au cul du camion) pour les commandes suivantes.
            Effet « ciseaux » garanti !
            Une bonne prostituée se fait normalement payer en espèces, avant la prestation en nature, donc pas d’ardoise ni d’affacturage ;-)

            Quant aux conseils, effectivement, ceux qui vous disent d’y aller, de créer une entreprise, ou de vous mettre à votre compte, envoient souvent les gens dans le mur.
            Soit pour leurs statistiques (conseillers Pôle Emploi).
            Soit pour préserver leur job (« conseillers CCI ») d’incompétent.
            Soit pour faire du business avec vous et vous enlever jusqu’à la dernière plume (Experts-comptables).
            Une prostituée ne demande pas conseil à PE, encore moins à la CCI, et n’a pas d’EC ;-)

            Ce billet a pour but d’illustrer, une fois de plus, jusqu’où cette société peut mener.
            Tout en voulant interdire les clients (hier ils parlaient de 1 500 € d’amende pour eux), alors que pour certaines femmes, c’est l’ultime solution.
            Et encore, Catherine est belle et a de la classe, mais elle s’inquiète pour le couperet du vieillissement.
            Et que font les « moches » dans une même trajectoire de vie ?
            La rue, mais pour y dormir, et même tenter d’y survivre !

            Je ne sais pas jusqu’où nous pouvons aller dans le cynisme politique/sociétal…

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        Tout contrôler… Le soleil lui-même est assujetti à des lois de gravitation universelle.

        Ce que je recommande, c’est de contrôler au moins le rapprochement avec le mur, dévier la trajectoire, mettre de l’eau sous la quille, de l’air, de l’espoir, ce que l’on veut.

        Au moment où ça dégénère, un peu avant si possible, il faut réagir, prendre conscience, et viser quelque chose de sain.

        C’est bien ce que fait notre blogueur favori, réagir, à mon sens ;-)

        La vrille, j’ai su la contrôler en l’air, ou la rattraper, parce que j’ai appris avec des anciens. Dans la vie, je suis allé beaucoup plus bas que de raison, ça permet de comprendre ce type de situation.

        Quand je dis comprendre, c’est surtout respecter les réactions, ou non réactions qui en découlent.

        Je découvre un pan de vie que je ne connaissais pas, cet affacturage noté, c’est pitoyable, encore une belle invention des nuisibles.

        Je comprend mieux la colère (maîtrisée) de notre Grinçant, et de Mpil, l’informatique mène au coeur des entreprises, un lieu d’observation privilégié sur les comportements en tous genres.

        Le trickster, je l’ai découvert avec Carl Jung, et sans le lire :-)

        Un film remarquable sur une partie charnière de sa vie, une statue de ce « lutin » prône dans son jardin. J’ai poursuivi ma curiosité, je ne donne pas de lien, un titre évocateur peut-être « Danser sur le chaos ».

        C’est ce que je souhaite à votre nymphe, ses charmes mériteraient beaucoup plus dans cette pratique que dans des exercices mécaniques à un seul bénéficiaire.

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          Ceux dont nous parlons ne mettent pas d’huile, pas d’air, rien pour fluidifier, alléger, soulager.
          Non, ils font tout pour plomber, couler leurs concitoyens.

          Au moins, vous avez su vous envoyer en l’air de la plus belle des manières, tout en effectuant bien des figures de manière contrôlée, bravo ;-)

          « les réactions, ou non réactions »
          Pour ce qui est de ce blog, je suis sidéré par le nombre de personnes qui viennent lire ce genre de billet, et qui s’en vont, en silence, sans la moindre réaction écrite.
          Pourtant, dans bien des cas, il doit y avoir comme une gêne, enfin je l’espère, histoire de garder un peu d’espoir.

          L’affacturage est effectivement pitoyable, d’autant qu’il y a un double effet meurtrier :
          1) L’entreprise cliente ne peut plus commander (et donc honorer ses propres clients), et en plus elle a toujours son encours à rembourser…
          2) Le fournisseur perd un client qui aurait probablement pu tenir s’il n’y avait eu cet affacturage.
          Dépôt de bilan presque certain pour l’entreprise, et probable, à terme, pour le fournisseur.
          Certains grossistes, hélas trop rares, ont bien compris ces effets pervers et prennent eux-mêmes ces encours à leur charge.

          Il y a une pub à la télé où l’on voit un chef d’entreprise marcher sereinement alors que c’est un gugusse qui met ses mains sous ses pieds pour lui permettre d’avancer.
          Celui du dessous, c’est l’affacturage…
          Que se passe-t-il si une main, ou les deux se dérobent ?
          C’est Pouey International qui fait ça, regardez :
          Spot TV – Pouey International (DailyMotion)
          Et en cette période de crise, ces pratiques sont plus que jamais dramatiques, mais peu de gens sont au courant ou en comprennent les effets.

          Quant à cette nymphe, oui, elle mérite beaucoup mieux que cela.
          Idem pour notre amie Catherine qui est poussée à se prostituer par ce système cynique.
          Elle va faire comment, avec cette « pénalisation » d’hypocrites ?
          En France, il y a toujours des balances, et des gens dont c’est le métier d’emmerder les autres. (Le genre d’individu qui dit que vous le braquez quand vous parlez des Droits de l’Homme)

          Pour le trickster, j’ai bien peur que l’enfant intérieur soit détruit chez beaucoup de personnes, y compris chez notre Catherine.

          1. Avatar photo

            Impressionnante de réalisme cette pub !

            Autant j’ai été un grand fan de la regrettée culture pub, pour m’être régulièrement répandu au bon sens du terme, autant, là, c’est mon quatre heures que j’ai envie de répandre.

            On parlait de sangsues il y a quelques temps, encore que celle de la Nature ont un sens, celles-là méritent simplement qu’on inverse les rôles, juste pour voir.

            Toujours ce principe de s’acharner sur les personnes (ou entreprises) en difficultés, les banquiers, les huissiers, je connaissais, ces hyènes, je les ajoute à la liste…

            Oui, je me suis envoyé en l’air, j’ai aussi assumé les risques, 3 crashs, plus ceux que j’ai évités, non par négligence, simplement dans des conditions difficiles. Je dois aux anciens et à leur enseignement des règles simples de bon sens, et éprouvées. Du style, même si tu es sûr que tout est foutu, que t’as perdu ceci, ou cela, qu’il y a le feu, que tu vois des éléphants roses, budha, etc. continue à piloter !

            L’humain n’est pas une machine, avec ses avantages, et ses inconvénients, en l’air, ou dans la vie, j’essaie de continuer à appliquer ça, je réfléchis après, et ça m’a sauvé dans les pires des cas.

            Alors, oui aussi, cette histoire scénarisée, mais ô combien réaliste, m’a d’abord laissé un sentiment de dégoût, au risque de ne tout simplement pas commenter un tel désastre.

            Puis, j’ai eu envie de réagir autrement.

            L’enfant intérieur, avatar du trickster qui en a une sacrée panoplie, a toujours une carte à jouer dans tous les domaines où ça bugue. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, heureusement !

            À part une réaction collective difficile de modifier ces pratiques, rapidement du moins, car les colibris continuent de lancer leur gouttes.

            Un tsunami ?

            1. Avatar photo

              Pub terrifiante, car c’est aussi peu valorisant pour le « chef d’entreprise », mais ça marche !
              En ces périodes difficiles, tout le monde a peur de tout le monde, alors on enquête, on essaye de se protéger.
              Et il y a en embuscade ces affactureurs/assureurs pervers avec leurs « protections » perfides…
              C’est mortel pour l’économie ces trucs-là, mais personne n’en parle.

              Belle leçon… Quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive… Continuer à piloter !
              Du coup, j’en lâcherais presque mon histoire de lâcher-prise ;-)
              Sauf que justement, non, c’est avec la peur qu’il faut lâcher prise dans les situations difficiles ou risquées.

              Pour la réaction de dégoût face à cette histoire/billet, c’est compréhensible.
              Mais cela est tellement réaliste, puisque, comme vous le dites, c’est « scénarisé », mais vrai.
              Et cela peut arriver à beaucoup de gens, peut-être même dans notre entourage proche.
              L’amour propre fait que l’une de ces victimes n’en parlera presque jamais.

              Je veux montrer à tous ces enfoirés jusqu’où peut mener le truc en trop.
              La goute de pisse de ces rapaces qui fait déborder le vase.
              Face à cela, il y en a qui se suicident, et d’autres qui essaient de trouver de fausses bonnes solutions, comme cette Catherine.
              (Qui risque d’ailleurs d’être poussée à la première solution avec le nouvel avatar de ce gouvernement sur la pénalisation des « clients »)

              La goutte d’eau du colibri* ne mènera jamais à cela, fort heureusement.

              *Pour ceux et celles qui débarquent ici, ça n’est pas une secte, ni un mouvement maçonnique, mais une allusion sympathique à Pierre Rabhi et à sa légende amérindienne :

              Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

              Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

              {Edit 29/10/2015-07h55 : suppression du lien vers le site colibris-lemouvement.org, car page disparue (erreur 404, pas de redirection), et orientation de plus en plus « financière » :( }

              1. Avatar photo

                Bien vu, et bien compris le lâcher prise !

                C’est vrai que j’essaie de piloter ma vie, mais curieusement, ce pilotage hors dimension recommande de tout lâcher.

                Une fois sorti des pires turbulences, j’aime bien l’image du tapis volant d’Aladdin (magic carpet), plus rien à faire, se laisser aller…

                Une autre image, je ne sais plus qui a dit, « un poing fermé ne retient rien, la main ouverte contient l’Univers » , une bonne raison pour le lâcher prise de ce qui n’est pas sain.

                le pauvre niais qui pense qu’il va marcher longtemps dans le vide avec l’autre idiot qui met les mains sous ses pieds, j’espère qu’il va assez vite tester la gravité, la terrestre et celle de la situation.

                Ça me fait penser au coyote (Wild E. Coyotee – super genius) qui en poursuivant le bipbip (Roadrunner), emporté par sa trajectoire, quitte le précipice, continue à courir jusqu’au moment où il se rend compte de la situation ;-)

                J’espère que cette incartade littéraire de haut vol essuiera un peu les larmes de votre nymphe.

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                  En parlant d’incartade littéraire, de BipBip et du Coyote qui revient dans l’illustration plus haut (trickster Coyote Woman), je tiens à préciser quelque chose au sujet de cette « nymphe »…

                  En effet, ce terme peut-être utilisé de différentes manières, de la jolie jeune fille, à certains de ses attributs, en passant par le développement des insectes.
                  Dans la mythologie : « Divinité féminine qui était censée habiter dans la nature ».
                  Et puis, il y a cette œuvre de Léon Hodebert « Nymphe qui pleure » dont j’ai extrait le personnage…

                  Tout cela étant associé à une femme qui en arrive à se prostituer.
                  Ne pas en déduire que Catherine et ses consœurs seraient nymphomanes (même étymologie)…
                  C’est même probablement tout le contraire !

  2. Avatar photo

    La loi sur la pénalisation du client vient d’être votée.
    1500 € pour tout contrevenant.
    La prostitution va continuer dans l’ombre, sur internet (salons de « massages »)
    et comme en suède, les viols vont augmenter.

    Une vingtaine de députés présents….

    Mais pas d’inquiétude, le reste va bien ! le chômage se porte à merveille, les drogues circulent bien, les taxes et les impôts divers baissent tout les jours, la violence est inexistante, les banlieues sont calmes.

    Il reste le sénat, mais peu d’espoir.

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      Le Sénat ?
      De toutes les manières, dans notre « démocratie », c’est toujours l’Assemblée nationale qui a le dernier mot.

      Pourtant, tous ces « élus », qui s’autoproclament « Élite du Peuple » sont bien les premiers à organiser des parties fines ou à négocier quelques pipes ou coucheries en échange d’un « service », style un logement ou une intervention.

      Dans ma période « fonction publique », oh que j’en ai vu de ces salopards libidineux en train de draguer la moindre standardiste du haut de leur statut de maire/conseiller général/député ou sénateur !
      Et ces « avances » sont en fait des menaces implicites, du chantage, du fait de leur pouvoir.
      Combien de ces femmes, secrétaires, assistantes, résistent-elles ?
      Et aller au boulot devient un enfer.

      Quant au nombre de députés présents, la messe est dite…
      20 sur 577, ça fait 3,45 %.
      Démocratie représentative ?
      Ils étaient où, tous, chez les putes ?

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        Même pas sûr !

        Car si c’était vrai, ils auraient les idées claires après un moment d’extase, ce qui n’a pas l’air d’être du tout le cas.

        Drôle de démocratie qui ne concerne que l’élection, pas le mandat, et drôle de représentativité, tout simplement nulle.

        Un vote obligatoire, ou presque, ce serait possible pourtant, en visioconférence, par exemple, pour le développement durable.

        L’exploitation de l’homme par l’homme, ou l’inverse, c’est pas ça la différence entre la démocratie, et la dictature ?

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          Chacun prend son plaisir où et comme il peut.
          Pour les élus, j’ai bien peur que nous emmerder soit tout simplement devenu orgasmique.
          Et comme ils sont souvent « peine à jouir », il leur en faut toujours plus.

          20 députés pour un sujet aussi important, c’est du dédain et du je-m’en-foutisme absolus.

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    Dans un sens, quand les hommes déchirent l’environnement pour le détruire, les femmes se prostituent. L’équilibre est écorché pour ne penser qu’au profit, toujours plus vite, plus fort, plus jeune. Les valeurs sont jetées par dessus bord en même temps.

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      Les « Valeurs » sont détruites par la société et par la mise en esclavage par la finance et la dette…
      L’individu doit faire des efforts surhumains pour ces valeurs, en fait pour conserver ses (propres) valeurs (s’il en a , ce qui n’est pas le cas de tout le monde), les siennes et celles de ses proches.
      Au moindre incident de vie, la question se ramène le plus souvent à un artifice, l’argent, donc à la tentation de tout monnayer, y compris son propre corps.
      Ceux qui poussent à cela veulent, cyniquement, l’interdire.

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