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Recrutons personne déjà en poste

Quelques fois, cela est sous-entendu dans les offres d’emploi, et il faut décrypter.

Mais dans la tête de beaucoup de recruteurs « Quelqu’un en poste est un bon, celui en recherche d’emploi est un mauvais » (par « en recherche », comprenons « au chômage »).

D’où une pratique presque systématique, qui arrange les statistiques, tout en n’apportant quasiment rien en matière de création d’emplois.

Au sein même d’une entreprise, cela se traduit par le « turn-over », ou « rotation de l’emploi ». S’il est naturel, à faible taux, ces pratiques de recrutement l’amplifient fortement…

Illustrons…

L’entreprise A décide de créer un poste de Chef des ventes… Elle débauche celui de l’entreprise B, qui va débaucher celui de C, etc.

Si l’on s’arrête à Z, en supposant qu’elle ne trouvera pas un bon Chef des ventes, cette entreprise risque de disparaître, supprimant… des emplois !

L’entreprise A semble avoir créé un emploi, mais B à Y n’ont fait que déplacer un emploi… Pour en détruire chez Z. Le tout a été initié par le seul A.

Pourtant, toutes les entreprises ont passé au moins une annonce d’offre d’emploi, soit 26 au total.

Mais vous comprendrez bien que dans cette logique, tout n’est qu’illusion, car il s’agit d’un jeu de chaises musicales.

En effet, le « solde net de création d’emplois » sera au mieux de UN, voire négatif si Z ne peut continuer cette cavalerie infernale.

Et si le recrutement de A est dû à un départ naturel (retraite par exemple), nous partons d’un solde nul…

Tout le monde est content : il y a des « offres », c’est bon pour les statistiques, mais on déshabille Pierre pour habiller Paul.

« Les gens en recherche ne veulent pas travailler »… Pure illusion, car il y a eu dans ce cycle 26 « offres », mais pas de réelle création d’emploi. Et comme ces gens ne sont pas « en poste », ils sont de toutes les manières exclus de ce système.

Et ne parlons même de la désorganisation due au départ d’un collaborateur dans les 25 structures victimes du débauchage !

Et si l’on arrêtait de parler d’offres d’emploi pour parler de réelles « créations » ?

Et si l’on reconnaissait que tout cela est du « Bernard MADOFF » au quotidien appliqué à l’emploi ?

Et si l’on savait, par hasard, où tout cela mène ?

© PF/Grinçant.com (2012)

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